Avec mes collègues Sébastien Jumel et Jean-Paul Lecoq, que j'associe à ma question, nous profitons de ce débat pour vous interpeler de façon urgente sur un dossier brûlant : la situation du groupe Manoir Industries à Pîtres et de sa filiale ACPP près de Cherbourg. Si le groupe est aujourd'hui en redressement judiciaire, cela ne provient ni d'un manque de savoir-faire, puisque les donneurs d'ordre des secteurs de la pétrochimie, de l'énergie, du ferroviaire ou de l'industrie navale sont tout à fait satisfaits de la qualité des aciers produits, ni d'un manque de perspectives, puisque le carnet du commande est rempli. Il s'agit tout simplement d'un problème de trésorerie qui n'est pas insurmontable, pour peu que l'on considère l'enjeu que représentent les emplois industriels du groupe et de sa filière et la souveraineté industrielle de notre pays. Il s'agit en effet, vous l'avez compris, d'une filière stratégique.
Ce que nous vous demandons, c'est de guider l'engagement de fonds publics vers le soutien à cette entreprise et à sa filière. Nous demandons notamment l'organisation de deux tables rondes en urgence, à Pîtres et à Cherbourg, afin que l'ensemble des acteurs publics concernés et les grands donneurs d'ordres – dont l'État a souvent les clés – puissent aider à la mise en œuvre d'un investissement pour l'emploi, le savoir-faire et l'outil de travail. Nous souhaitons également que soient évitées des reprises partielles, souvent fragiles. Monsieur le ministre délégué, pouvez-vous transmettre d'urgence à vos services notre demande d'organiser deux tables rondes ? Il y a là une question d'emploi à laquelle il est urgent de répondre, pour notre pays et pour la Normandie.