Madame la ministre, le 16 avril dernier, Naval Group a livré à la marine nationale la frégate multi-missions à capacité de défense aérienne (FREMM DA) Alsace, qui remplacera la frégate anti-aérienne T70 Cassard, retirée du service en mars 2019. La Lorraine, seconde FREMM DA, doit quant à elle être livrée l'année prochaine.
De fait, l'Alsace, qui est notre septième frégate multi-missions, sera en mesure d'opposer une bulle d'interdiction de vol de plus de 100 kilomètres de rayon à l'aide de ses trente-deux missiles Aster. Si je me réjouis bien sûr de ce nouveau pas significatif dans le renforcement des capacités opérationnelles de la marine nationale, je m'interroge, eu égard au développement effréné d'autres puissances militaires et aux tensions se développant en Méditerranée, en Europe, au Moyen-Orient et dans la zone indo-pacifique, sur le format qui sera celui de la marine en 2030, tel qu'il est actuellement défini.
La France sera-t-elle en mesure de maîtriser la mer, d'avoir la main sur les flux qui irriguent le monde, de protéger sa ZEE, dont nous connaissons le potentiel incroyable, tout en s'engageant dans des conflits de haute intensité ?
Face à ces interrogations, le groupe UDI-I croit qu'il est important d'augmenter le nombre de frégates qui soient réellement de premier rang, de même que leur armement. Si je sais que ce vœu est très certainement partagé sur plusieurs bancs de cet hémicycle, il n'en demeure pas moins que sa réalisation représente un coût important, mais il s'agit d'une assurance-vie dont nous ne pouvons nous passer.
Aussi, pourriez-vous nous donner, madame la ministre, votre avis sur cette réflexion stratégique et nous indiquer les coûts que représenterait par exemple l'achat de trois frégates supplémentaires de type FDI – frégate de défense et d'intervention – et une augmentation des capacités offensives et défensives des bâtiments dont nous disposons déjà ?