Les vieilles recettes libérales éculées face au chômage de masse sont un échec total. C'est vous, monsieur le secrétaire d'État, qui avez cassé le code du travail au début de ce quinquennat, en venant nous vendre l'idée selon laquelle flexibiliser le droit du travail relancerait l'activité. Il n'y a aucune corrélation entre les droits des travailleurs et le niveau du chômage ; le niveau d'indemnisation était au plus haut dans notre pays quand le chômage, lui, était au plus bas, dans les années 1970. Vos baisses de cotisations ne créent pas d'emplois, pas plus que les augmentations du salaire minimum n'en détruisent. Et n'oublions surtout pas que le chômage est utilisé pour exercer une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail !
Face au chômage de masse, non, tout n'a pas été essayé. Le nombre de demandeurs d'emploi augmente plus vite que le nombre d'emplois créés, d'abord pour la raison que le temps de travail est bloqué. Alors que la productivité a augmenté ces dernières années, le temps de travail ne diminue plus, et cela uniquement pour satisfaire les appétits sans borne du capital. Pour créer des emplois, nous devons reprendre le cours du partage du temps de travail : travailler moins pour travailler mieux, et travailler tous.
Face au changement climatique et aux besoins humains, nous ne manquons pas de tâches à accomplir. Nous ne manquons pas de travail ; nous manquons d'emplois. La planification écologique que nous appelons de nos vœux en créera plusieurs millions.
D'ailleurs, pourquoi s'en remettre au seul marché de l'emploi ? Pourquoi serait-ce à l'individu soucieux de survivre financièrement de trouver un employeur susceptible d'être intéressés par ses compétences ? Avec la garantie d'emploi, nous voulons inverser cette logique. C'est la société, l'État social, qui se chargera de trouver une mission à chacun.