Les jaloux n'auront qu'à traverser la rue, travailler pour s'acheter un costard et rêver d'être millionnaire.
Puis est venue la pandémie, le malheur par millions : 10 millions de pauvres, 300 000 personnes à la rue, des étudiants affamés, des femmes seules avec enfant plongées dans la précarité, 7 millions de personnes privées d'emploi, sans parler des plans de licenciements qui pleuvent et des 100 000 lits qui manquent à l'hôpital public.
S'il s'agit d'une pandémie mondiale, c'est donc que tout le monde va mal ? Non. Pendant ce temps, les riches se portent à merveille : la fortune de Françoise Bettencourt a augmenté de 21 milliards d'euros en 2020, celle de Patrick Drahi de 7 milliards, celle de François Pinault de 15 milliards et – j'ai gardé le meilleur pour la fin – celle de Bernard Arnault s'est accrue de 62 milliards d'euros, soit 3 millions d'années de SMIC pour un seul homme.
Ne parlons pas des actionnaires qui n'ont pas besoin de traverser la rue ou de quitter leur canapé pour gagner de l'argent sans rien faire. En 2020, ce fut la fête aux dividendes : 7,6 milliards d'euros pour les actionnaires de Total, 4,8 milliards pour ceux de Sanofi, 3,7 milliards pour ceux d'Axa, 3 milliards pour ceux de LVMH, 2,8 milliards pour ceux de Vivendi – des petits joueurs. Le plus cocasse est que 100 % des entreprises du CAC40 ont reçu de l'argent public et qu'ils vont reverser 51 milliards d'euros au total à leurs actionnaires cette année.