Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du jeudi 6 mai 2021 à 15h00
Instauration d'une taxe sur les profiteurs de crise — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot, rapporteure de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

On pique plutôt 2,3 milliards d'euros dans la poche des chômeurs pour payer la facture covid. Après tout, les pauvres sont trop nombreux. À ma connaissance, ils ne sont pas une espèce en déclin, alors à quoi bon les protéger ? Eh oui, en Macronie, le riche est la seule et unique espèce protégée.

Il y a quelques semaines, j'ai présenté cette proposition de loi en commission. Il s'agit de taxer 50 % des surprofits – j'insiste sur le mot – réalisés en 2020 par rapport à 2019 par des entreprises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 750 millions d'euros. Les fonds serviraient notamment à financer les urgences sociales. Pour vous, c'était déjà trop. Vous sonniez le tocsin : alerte, les riches, prenez un vol pour la Suisse ! Le danger est imminent, vendez vos propriétés, planquez votre magot, videz le coffre-fort, emportez les bijoux car La France insoumise veut taxer les profiteurs de crise ! Pour résumer, vous collaboriez avec l'ennemi, celui qui détourne les moyens nécessaires à la guerre contre le virus.

Il paraît que nous voulons mettre à bas le capitalisme avec cette taxe. Première nouvelle ! Le Fonds monétaire international, chantre de l'austérité, ou l'ONU, qui plaide pour une taxe similaire, seraient-ils anticapitalistes ? C'est absurde, vous en conviendrez. Si vous voulez vous faire encore plus peur, je vous invite à lire notre programme L ' A venir en commun .

Pour protéger le riche, vous débordez d'imagination. Vous m'avez d'abord reproché de m'en prendre aux entreprises qui s'en sont sorties pendant la crise. Rappelons que la proposition de loi vise des entreprises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 750 millions d'euros. Il est vrai qu'Amazon est une PME artisanale qui a eu beaucoup de mal à rebondir. On dit même que son PDG peine à joindre les deux bouts et à finir le mois, qu'il a dû vendre sa trente-sixième villa pour amortir le choc. Avec seulement 24 milliards d'euros en plus en 2020, c'est compliqué de manger à sa faim.

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