J'entends bien qu'on puisse avoir des avis différents quant à la date de sortie du régime de l'état d'urgence – juillet, août ou octobre, les dates sont, comme les effets de seuil, toujours difficiles à manier. Néanmoins, nous l'avons rappelé pas moins d'une dizaine de fois au fil des textes relatifs à l'état d'urgence, nous voulons éviter un long tunnel – tout l'été, en l'occurrence – sans clause de revoyure. Alors que nous sommes régulièrement contraints et forcés de revenir sur ces textes, nous demandons une clause de revoyure précise, votée d'un commun accord. Il nous semble que la date du 31 août pourrait convenir.
Il n'est évidemment pas question de laisser l'épidémie prospérer pendant les grandes vacances, qui sont propices aux rassemblements familiaux et amicaux, ni d'ôter la moindre parcelle de compétence au Gouvernement. Néanmoins, la date du 31 août permet de réunir sans aucune difficulté le Parlement au mois de juillet, en présence des oppositions récalcitrantes qu'il vous faudra souffrir mais qui, rassurez-vous, seront là. Le débat pourra avoir lieu sans risque que la majorité soit mise en minorité, en disposant des derniers chiffres, à la lumière de ce qui se sera passé à la fin du mois de mai, au mois de juin et jusqu'à la mi-juillet. Nous savons faire cela ; encore faut-il vouloir le faire – mais c'est autre chose. On sent bien là une forme d'obstination.