Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du mardi 11 mai 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Forêts du grand est

Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Merci, monsieur le député, de mettre l'accent sur l'apport sociétal, environnemental et économique de nos belles forêts françaises, mais aussi sur les nombreux défis qu'elles doivent relever en cette période, liés pour la plupart au réchauffement climatique – la prolifération du scolyte, en particulier, est imputable à ce phénomène qui favorise le développement de parasites.

Trois réponses au moins peuvent être apportées.

Pour faire face à la prolifération de scolytes, très visible dans la région Grand Est, j'ai décidé à la fin de l'an dernier de reconduire en 2021 les dispositifs mis en place par mon prédécesseur, Didier Guillaume. J'ai ainsi alloué des budgets supplémentaires pour permettre l'évacuation du bois et la reconstitution du massif.

S'ils sont nécessaires, ces dispositifs ne sont pas suffisants : il faut passer une deuxième étape, celle du reboisement de nos massifs. Sur les 200 millions d'euros du plan de relance destinés au renouvellement forestier, 150 millions d'euros sont consacrés au reboisement, dont 95 millions d'euros ont d'ores et déjà été attribués. Nous avançons donc rapidement dans ce domaine.

En troisième lieu, il s'agit d'anticiper les effets du changement climatique et d'y adapter nos forêts, un exercice ô combien compliqué. Nous disposons pour ce faire de l'expertise de l'Office national des forêts (ONF), dont je salue le travail remarquable, des communes forestières, des propriétaires privés et des acteurs de l'ensemble de la filière bois. Alors qu'il est déjà difficile de penser le temps long, pour la gestion d'un massif forestier il faut penser le temps très long.

Dans le cadre du plan de reboisement, nous devons notamment nous poser la question suivante : quelle espèce d'arbre faut-il replanter, sachant que les hêtres de Lyons-la-Forêt, par exemple, sont soumis aux effets du changement climatique ? Vous avez parlé des frênes et des résineux. Comment adapter nos pratiques sylvicoles pour rendre nos forêts plus résilientes ? La réponse passe par le choix des espèces, la diversité au sein d'un massif forestier, la recherche sur les variétés.

Pour résumer, nous devons affronter les crises sanitaires de manière conjoncturelle, et, à plus long terme, reboiser dans le cadre du plan de relance en faisant évoluer les pratiques sylvicoles grâce à cette merveilleuse expertise dont nous disposons en France.

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