Depuis maintenant plusieurs mois, le port du masque pour les enfants à l'école est devenu une norme. Or il convient de s'interroger sur les conséquences que cela comporte pour la santé, mais aussi l'apprentissage du langage. Des difficultés de compréhension ont été constatées, ainsi que la distinction parfois impossible des phonèmes et l'appauvrissement de la qualité des interactions. L'entrée dans la communication et le langage chez les plus jeunes s'appuie sur l'interaction directe, le mimétisme, l'observation du visage de l'adulte, et plus particulièrement de la bouche.
L'intangibilité de la règle du port du masque chez les enfants et le personnel éducatif n'est assouplie que dans certains cas très spécifiques, comme dans les dortoirs des internats. Même le sport continue, la plupart du temps, à être pratiqué masqué. Est donc dénoncé ici le cynisme dont peut faire preuve l'administration lorsqu'il s'agit de déshumaniser.
Ces directives nocives pour les enfants sont à mettre en perspective avec l'abandon du port du masque à l'école dans une région comme la Belgique francophone ou dans certains Länder allemands, à la suite de choix politiques ou de décisions de justice comme celle du tribunal de Weimar en avril 2021.
Notez qu'il n'est pas ici question de remettre en cause l'utilité du port du masque pour les adultes dans certaines configurations spécifiques, mais de pointer le déséquilibre existant entre les enjeux sanitaires très limités pour les enfants et leur apprentissage du langage et de la lecture. Il me semble que nous sommes devant la nécessité impérieuse de réadapter les mesures en vigueur à l'aune des multiples appels du secteur de l'enfance et de la petite enfance, fondés sur les conséquences de ces mesures sur les plans psychique et éducatif.