Quelque chose se passe dans les démocraties depuis 2005, 2006 ou 2007, que l'on ne sait plus gérer. Dans nos sociétés, on ne sait plus faire face à la complexité. Tout doit être simple : vous êtes pour les animaux ou vous êtes contre, vous êtes pour les femmes ou vous êtes contre. Il n'y a plus de place pour la complexité. Et je pense que jeter des gens en pâture de cette manière contribue à ce phénomène.
Ma pensée va ce matin à toutes ces vies brisées que vous avez vous-même eu l'occasion de défendre ces dernières années, mais j'insiste : la réflexion doit se poursuivre même s'il faut prendre en compte le caractère opérationnel de l'information. Quand quelqu'un est en fuite sur le territoire et que des faits montrent qu'il est dangereux, on peut bien évidemment divulguer son identité, mais s'agissant d'hommes ou de femmes politiques, par exemple, ou même de personnes qui ne sont pas du tout connues, je vous assure qu'il y a matière à réfléchir sur ce sujet, et cela ne se fera pas sans travailler avec la presse.