Intervention de Meyer Habib

Séance en hémicycle du mercredi 2 juin 2021 à 15h00
Prévention d'actes de terrorisme et renseignement — Après l'article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Monsieur le ministre, je vous ai écouté : il est vrai qu'à Saint-Étienne-du-Rouvray, le bracelet électronique n'a pas empêché l'acte. D'ailleurs, il ne l'empêchera jamais : ce n'est pas parce qu'une personne est géolocalisée qu'elle ne peut pas aller commettre un attentat. Mais je pense en mon âme et conscience que cette mesure peut avoir des bénéfices.

Je vous ai également écouté, monsieur le rapporteur : vous avez dit, et vous avez raison – c'est un argument important –, qu'il est utile qu'un terroriste, repenti ou pas, sortant de prison, doive se présenter périodiquement aux autorités, par exemple trois fois par semaine ; lorsqu'il vient pointer, un contact humain est établi avec lui.

Et après ? Si on a un doute, que fait-on ? Vous savez ce qui manque ? J'en reparlerai tout à l'heure, mais il manque la détention administrative. C'est indispensable ! Elle doit être décidée sous le contrôle d'un juge et du ministre de l'intérieur, dans certains cas très particuliers, lorsqu'on pense que la personne concernée peut être une bombe à retardement. Il nous faut un instrument administratif mobilisable rapidement, immédiatement. Nous sommes là pour essayer d'arrêter les bombes humaines qui nous menacent.

Je vous l'ai déjà expliqué et je le ferai de nouveau : en Israël, la détention administrative a permis de diviser par quinze le nombre d'attentats en quinze ans. Elle est appliquée sous le contrôle du juge et de façon très rigoureuse ; c'est le patron des services compétents qui nous l'a expliqué, à moi et à certains de mes collègues dont M. Ciotti. C'est très important ! Certes, il n'y a pas de solution miracle et le bracelet électronique n'est pas la panacée, mais il a une utilité ; c'est ma conviction.

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