Si vous souhaitez que nous nous rendions dans une prison, que nous allumions la télévision dans une cellule et que je parle pour que vous puissiez m'enregistrer et apprendre à isoler ma voix, faisons-le, je n'y vois aucun problème ! Vous n'avez pas besoin de surveiller les gens et de constituer des bases de données dans lesquelles vous piocherez à loisir. On peut ainsi répondre point par point aux exemples que vous avez cités. Les langues rares ? Demandons au locuteur d'une langue rare de parler et enregistrons-le : vous pourrez essayer d'utiliser les algorithmes de détection vocale pour le traduire en direct.
De quoi parlons-nous, en réalité ? Comptez-vous nous faire croire que vous ne sous-traiterez pas ces travaux de recherche et développement à des entreprises, mais qu'ils seront internalisés au sein de vos services ? Comptez-vous nous faire croire que vous n'aurez pas recours à la société Palantir pour traiter ces données ? J'aimerais obtenir une réponse sur ce point, car nous sommes plusieurs parlementaires à vous avoir interrogés. Nous avions appris par voie de presse, il y a environ un an et demi, que le ministère de l'intérieur s'interrogeait – comme le ministère des armées, sans doute – sur la possibilité de recourir à une solution plus « souveraine », en sollicitant Thales. Jusqu'à présent, toutefois, Palantir reste la norme en matière de traitement de données de masse. Je rappelle d'ailleurs que le ministre de l'intérieur a assuré que nous ne pratiquions pas la pêche au filet pour ratisser le plus large possible.