Je voudrais moi aussi rebondir sur les propos de notre collègue Saint-Martin qui dit que le texte ne retire rien à personne. Si ! Il retire à des enfants la possibilité d'avoir un père et d'accomplir une quête de paternité, tant sur le plan psychologique que juridique. Ce n'est pas rien ! Mais vous êtes dans une logique d'adultes tout-puissants.
Je souhaite aussi insister sur la comparaison que vous établissez, et sur l'inégalité que vous mettez en avant, entre les couples homme-femme et les couples de femmes. En effet, le texte étend aussi la possibilité de la PMA aux femmes célibataires qui, étant seules, ne sont pas concernées par vos arguments au sujet de la séparation. Cette réflexion est presque encore plus importante, car un couple renvoie à la figure des deux parents alors que dans le cas d'une femme seule, on est face à la toute-puissance de l'adulte qui veut avoir un enfant. Bien sûr, c'est déjà possible aujourd'hui et personne ne l'interdit. Mais la société ne cautionne simplement pas ce mode de filiation ; voilà la différence.
Nous avons donc des divergences de fond. Vous êtes dans une logique d'égalité entre adultes alors que nous prenons en compte l'enfant avec ses attentes et ses fragilités. Encore une fois, il ne s'agit de garantir ni son bonheur ni son malheur ; nous ne sommes pas là pour cela. Nous sommes simplement là pour définir un cadre qui offre des critères objectifs en termes de filiation, sur lesquels nous puissions construire notre société.