Alors que la crise sanitaire a profondément fragilisé les territoires déjà très éloignés de l'emploi, la création d'entreprise est plutôt dynamique dans les 1 514 quartiers prioritaires de la ville, dits QPV : le taux de création se situe à 2,2 % de la population active, contre 1,7 % en moyenne en France. Il faut cependant ajouter que le taux de chômage y est deux fois plus élevé que la moyenne nationale, et qu'environ 44 % des habitants vivent au-dessous du seuil de propreté. Dans ces conditions, devenir indépendant est moins un choix qu'une nécessité, celle de créer son propre emploi pour échapper au chômage. En fait, nombre de jeunes sont désarmés, et la crise sanitaire a fortement aggravé la crise sociale.
En réponse, vous avez établi un dispositif d'emplois francs, qui consiste à attribuer une prime exceptionnelle à l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans, pour un contrat signé entre le 15 octobre 2020 et mai 2021. Notre groupe est bien sûr favorable à ce dispositif incitatif qui peut permettre à de nombreux jeunes d'accéder à l'emploi. Cependant, nous pensons que des réformes structurelles doivent être lancées pour tenter d'enrayer la spirale du chômage et de la pauvreté dans ces quartiers.
Quelles réformes de long terme préconiseriez-vous pour pallier les conséquences néfastes de la crise sanitaire sur l'emploi dans les QPV ? Notre groupe se réjouit du lancement de la nouvelle phase d'expérimentation du dispositif « territoires zéro chômeur de longue durée » dans les dix territoires sélectionnés, destiné à l'embauche de chômeurs éloignés de l'emploi depuis au moins douze mois. Lors des débats en commission puis en séance, nous avions très majoritairement soutenu cet outil modeste mais efficace en direction des plus fragiles, sous-tendu par le principe légitime que personne n'est inemployable.