Ceux qui nous écoutent doivent être très étonnés de la tournure de nos débats. Il apparaît en effet important que les opérations de vote se déroulent dans la plus grande neutralité possible, comme tout au long du processus qui les a précédées. Je rappelle que les interventions des candidats retransmises par les médias audiovisuels pendant les campagnes sont chronométrées pour que soient respectés les équilibres, c'est-à-dire une forme de neutralité, y compris, bien sûr, par le service public, et que l'on va jusqu'à interdire les couleurs tricolores sur les professions de foi pour éviter le risque d'amalgame avec les couleurs de la République et donc de laisser penser qu'il y aurait des candidats officiels, ce qui touche encore à la notion de neutralité. Et pourtant, nous bataillons en ce moment pour savoir si la neutralité doit ou non s'appliquer à l'intérieur du bureau de vote, alors qu'il me semble que tout le monde devrait être d'accord sur ce point.
Deux remarques pour conclure. Premièrement, qu'un collègue évoque les États-Unis, fort bien, mais je rappelle que nous faisons ici non pas la loi américaine mais la loi française, et en se référant à des principes de la République qui ne datent pas d'il y a quelques jours ni même de quelques années, mais de bien plus longtemps puisqu'ils puisent leurs fondements sous la III