Ce sont des débats importants. Nous pouvons échanger des arguments, sans caricature ni regard narquois ou caustique sur ce que disent les uns et les autres. Nous en revenons toujours à la même chose : quel est le fondement de la loi de 1905 ? Qu'est-ce qui a présidé à la création du principe de laïcité ? La loi de 1905 est d'abord une loi qui permet la liberté d'expression. C'est celle-ci qu'elle garantit avant toute chose, par la séparation des Églises et de l'État. Elle formule également une exigence de neutralité à l'égard du service public, ce qui restreint d'une certaine façon la liberté d'expression de ceux qui y contribuent, au moment où ils occupent cette fonction. Pourquoi ? Parce qu'ils incarnent une puissance collective, dont nous pensons qu'elle ne doit pas peser sur les choix ou sur l'attitude des citoyens qui sont, eux, libres de ce qu'ils peuvent dire.
La propagande électorale, qu'est-ce d'autre que l'expression libre d'un candidat qui se présente devant les citoyens ? Oui, il faut interdire l'emploi des symboles de la République et des trois couleurs, car cela constituerait une appropriation d'une puissance collective. Mais, pour le reste, dénonçons les communautarismes, luttons contre les mouvements qui s'en prévaudraient, ayons une attitude politique pour y répondre. De cette façon, nous préserverons la démocratie. J'espère bien d'ailleurs que nous les battrons par le vote. Mais ce n'est pas dans le droit que nous devons le faire.
Avec François Pupponi, nous avons le triste privilège de compter parmi les villes de nos départements une ville qui se trouve aux mains des communautaristes. Dites-vous bien une chose : nous pouvons décider qu'il ne faut aucun symbole religieux ni aucun symbole étranger, mais ces dérives communautaires découlent d'une influence qui n'a nul besoin de tels symboles. De plus, en jouant avec ces derniers, nous risquerions d'obtenir un résultat totalement inverse de celui que nous recherchons.