C'est un honneur de me trouver ce soir parmi vous et de contribuer à une telle avancée législative. Parallèlement à celle du droit, je constate d'ailleurs une réelle évolution de la société au sujet des LGBTQIA+. Chez moi, à La Réunion, j'ai assisté il y a dix jours à « Parey pas parey », le premier festival LGBTQIA+ organisé dans l'île. L'année 2021 restera dans les annales comme celle où malgré la pandémie, malgré les restrictions dues à la crise sanitaire, nous aurons connu à la fois ce festival, la première marche des visibilités réunionnaise et l'ouverture du premier centre LGBT dans l'océan Indien. Enfin, nous pouvons dire que les choses avancent.
Cependant, si nous discutons de ce texte, c'est malheureusement parce qu'il se trouve nécessaire. Le travail se poursuit ; il faut que chacun apporte sa pierre à l'édifice. Face aux discriminations, nous devons nous rassembler et parler d'une même voix. L'objet de l'article 1er – interdire les thérapies de conversion et créer un délit spécifique – constitue, je le répète, une grande avancée, ces pratiques ayant pour point commun de considérer l'homosexualité ou la transidentité comme des maladies qu'il faudrait guérir. Elles attentent aux droits des personnes et doivent par conséquent être combattues avec la plus grande fermeté. Nous sommes en train de bâtir ensemble, en cet instant, une société nouvelle, plus humaine, plus inclusive. La visibilité des LGBTQIA+ fait son chemin : pour la rendre complète et effective, notre première bataille portera sur l'éducation. Nous devons participer à la déconstruction de ces stéréotypes tenaces qui enferment et inhibent. Un mot puissant, universel, doit guider nos actes, nos politiques : amour – quelle que soit notre identité de genre, quelle que soit la personne que l'on aime.