…et qu'il faut tout déconstruire – les stéréotypes, la binarité des sexes, et que sais-je encore ? Ou faut-il considérer qu'il s'agit d'un temps d'interrogation, durant lequel les parents et les professionnels doivent accompagner l'enfant ? Encore une fois, cette période d'incertitude est normale : l'adolescence est le temps des questionnements divers, notamment pour ce qui est de l'acceptation de son corps. Mais en interdisant tout débat – car c'est bien ce que vous voulez –, votre proposition de loi, et c'est bien là le problème, concourra à empêcher tout questionnement, puisqu'il s'agit de considérer que rien ne soit s'opposer à un jeune qui affirme sa volonté de transition. C'est votre cause, nous l'entendons, mais nous nous y opposons.
Les phénomènes auxquels nous faisons référence ne sont pas marginaux, loin de là : une grande majorité des jeunes qui ont – à tort ou à raison, la question n'est pas là – traversé une période de questionnement retrouvent finalement une concordance entre leur identité de genre et leur réalité corporelle et sexuée.