Non, madame la ministre : j'ai ici les tarifs pratiqués dans l'académie de Versailles.
Vous nous parlez, mes chers collègues, du risque de voir nos étudiants se rendre dans des lieux de restauration rapide, mais aujourd'hui plus de 45 % de l'offre des CROUS relèvent de la restauration rapide, car cela permet de répondre aux nouvelles demandes étudiantes en matière de restauration et je crois que personne n'y voit le moindre inconvénient. Ainsi dans l'académie de Versailles, le panini poulet-curry vaut 3,60 euros – un seul panini ! Pensez-vous vraiment que le principe du repas équilibré à moindre coût est respecté ? Le prix d'un repas équilibré est bien supérieur aux tarifs modérés. Vous voyez donc qu'il n'y a pas de logique dans votre argumentation.
Mes chers collègues, si vous êtes vraiment préoccupés par la question de la précarité étudiante, si vous souhaitez vraiment résoudre les problèmes quotidiens des étudiants, votez donc le dispositif, non pas parce que le Gouvernement vous l'a demandé, mais parce que vous êtes convaincus qu'il est susceptible de constituer une solution. Tel que vous l'avez modifié en commission, ce ticket n'aura aucun effet, pour la simple et bonne raison que le Gouvernement ne l'a assorti d'aucun engagement financier, d'aucune modalité pratique qui garantisse que les étudiants bénéficieront du tarif social – nous y reviendrons, madame la ministre, au moment d'examiner l'amendement que vous avez déposé sur le gage.
Ce n'est pas que nous tenions absolument à instaurer les tickets restaurant étudiants : ce que nous voulons avant tout, c'est résoudre les difficultés quotidiennes des étudiants. Je vous repose donc la question, madame la ministre : quels engagements votre ministère va-t-il prendre pour que les étudiants qui n'ont absolument pas la possibilité aujourd'hui de bénéficier du tarif social ni du repas à un euro, puissent demain en bénéficier ?