Pensez-vous vraiment, madame Ménard, qu'il faille rétablir la vérité dans ce domaine, que l'État ait construit une histoire alternative ? Au contraire, les travaux des historiens sont nombreux et ils peuvent travailler librement. Certes, nous ne pouvons que regretter la méconnaissance générale de l'histoire des harkis. Je partage à cet égard votre souhait de la voir davantage mentionnée dans les programmes et dans les manuels scolaires. Le Conseil supérieur des programmes travaillant en toute indépendance, il convient surtout, en l'espèce, d'agir en direction des éditeurs.
Concernant la télévision, faut-il rappeler que le temps de l'Office de radiodiffusion télévision française (ORTF) est aujourd'hui révolu ? Les chaînes du service public disposent d'une ligne éditoriale propre : contrairement à ce que certains laissent entendre, elles ne sont pas soumises aux desiderata du Gouvernement, ce qui n'a pas empêché nombre d'entre elles de contribuer régulièrement à la transmission de la mémoire des harkis – je m'en remets, à cet égard, à leur intelligence pour continuer à le faire à l'avenir. Je ne peux d'ailleurs que les inviter à diffuser le film réalisé par le ministère des armées, programmé le 20 septembre dernier : il est accessible sur le site internet www.cheminsdememoire.gouv, mais gagnerait être davantage partagé.
Enfin, la commission créée par l'article 3 aura pour mission de « contribuer au recueil et à la transmission de la mémoire de l'engagement [des harkis] au service de la Nation », ainsi que « des conditions dans lesquelles les personnels mentionnés à l'article 2 ont été rapatriés et accueillis sur le territoire français ». L'objectif de recueillir et de transmettre de mémoire, qui nous est cher, à vous comme à moi, madame la députée, sera ainsi atteint.