Monsieur le rapporteur, vous avez dit ne pas comprendre que l'on puisse être député tout en exerçant une profession. En dehors des cas d'incompatibilité, je ne vois pas pourquoi il faudrait s'en affranchir : notre profession, c'est notre filet de sécurité à l'issue d'un mandat extrêmement compliqué et dont, sauf dans de rares circonscriptions bénies, rien ne garantit le renouvellement, car nous ne sommes pas sénateurs. Tout au plus aurions-nous souhaité encadrer son exercice, trouver un moyen qu'elle ne dévore pas le mandat et garantir ainsi aux citoyens que leur député s'implique véritablement.
Cette nécessité d'un encadrement va de pair avec celle d'une réflexion sur les conflits d'intérêts. Médecins ou avocats, lorsque nous discutons de textes qui nous concernent professionnellement, cela pose problème. Encore une fois, nous ne devons pas exclure l'exercice d'un métier, ce qui entraînerait la professionnalisation des élus politiques, mais limiter la quantité de travail qu'il suppose – ce que font généralement déjà les députés – et lutter contre le risque de conflit d'intérêts.