La question des délais de réflexion avait déjà surgi lors de nos débats sur la révision des lois de bioéthique. Deux interprétations sont possibles : soit l'existence de ce délai constitue un moyen de pression visant à dissuader les femmes d'avorter, soit sa suppression reviendra à faire pression sur elles afin qu'elles avortent. Cependant, quel que soit leur choix, il influera sur toute leur vie : c'est pourquoi la question du discernement personnel mérite réflexion.
L'acte en lui-même n'est pas anodin et résulte d'un véritable choix. La femme a cette liberté de choisir, en prenant le temps – et ce temps est parfois nécessaire. Que représentent finalement quarante-huit heures comparées à quatorze semaines, puisque vous souhaitez allonger de deux semaines le délai légal de recours à l'IVG ? Il s'agit d'un temps relativement court au vu de l'acte en lui-même, qui aura potentiellement des conséquences sur une vie si la femme renonce in fine à mettre un terme à sa grossesse.
Compte tenu de l'impact de la décision, il est souhaitable de maintenir cet ultime moment de réflexion après l'entretien psychosocial préalable, qui permet lui-même d'approfondir cette réflexion ; si l'acte intervenait immédiatement après l'entretien, la femme n'aurait pas le temps d'y réfléchir et d'opérer son choix en toute liberté.