Le hasard du calendrier fait que j'ai rencontré hier soir des parents d'élèves et des lycéens du lycée Paul Éluard à Saint-Denis, à leur invitation. Ils m'ont expliqué la façon lamentable dans laquelle se déroule leur scolarité – professeurs non remplacés, assistantes sociales, infirmières absentes, etc. Au-delà, ils m'ont aussi fait état de leurs inquiétudes quant à ce qu'ils ont vécu avec la réforme du bac et avec Parcoursup, car les deux sont liés. Et en liant les deux, vous avez aggravé la discrimination à l'encontre des lycées et des jeunes des quartiers populaires.
Le résultat, c'est que le bac – qui était un examen national avec, à chaque coin de France, du moindre petit village jusqu'au quartier populaire d'une grande ville en passant par les petites bourgades, le même examen pour tout le monde – en est réduit à une série d'examens potentiellement différents d'un lycée à l'autre, donc potentiellement perçus comme ayant une valeur différente ici ou là. Parcoursup a renforcé la sélection. Avec Parcoursup, dites-vous, le nombre d'étudiants originaires de Seine-Saint-Denis qui vont dans les universités parisiennes a augmenté de 5 %. Ces propos me choquent.