Intervention de Yannick Favennec-Bécot

Séance en hémicycle du jeudi 2 décembre 2021 à 15h00
Lutte contre la banalisation des discours de haine dans le débat public — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

II y a un an, le 2 décembre 2020, nous apprenions le décès de l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing. Vous connaissez ma fidélité à ce grand homme d'État et l'attachement de notre groupe, l'UDI-I, à ses valeurs politiques centristes et humanistes. Ce n'est donc pas sans une certaine émotion que j'interviens aujourd'hui à la tribune de notre assemblée. Une émotion qui est double car, à la suite du décès de Valéry Giscard d'Estaing, j'ai déposé, avec mon groupe, une proposition de résolution visant à ajouter au nom des musées d'Orsay et de l'Orangerie celui de l'ancien président de la République. Cette proposition de résolution, adoptée quelques mois plus tard à l'unanimité, a porté ses fruits, puisqu'un décret du 28 juillet 2021 a modifié la dénomination de l'établissement public du musée d'Orsay et du musée de l'Orangerie. Si je raconte cela, c'est pour rappeler que les propositions de résolution ne sont pas anodines. Elles sont un signal fort de la représentation nationale.

Ce message fort, il est indispensable de le marteler aujourd'hui contre les discours de haine et de violence dans le débat public car la réalité que nous vivons depuis plusieurs années est celle de discours de haine médiatisés qui se répandent et semblent se normaliser, y compris dans la bouche de ceux qui participent au débat public. Cette réalité est difficile, et le fait même d'aborder le sujet dit quelque chose de douloureux sur l'état de notre société, laquelle paraît se déliter toujours un peu plus, entre ceux qui subissent tant de malveillance et d'intolérance et ceux qui les véhiculent.

Cette banalisation nous interpelle gravement. Les discours discriminants, délétères, clivants portent atteinte à notre démocratie et au respect des droits fondamentaux de chacun. Une des premières lois condamnant ces propos date de 1881. Pourtant, force est de constater qu'ils continuent de prospérer, voire qu'ils connaissent un certain renouveau, comme si notre degré de tolérance à leur égard avait changé. L'audience accordée à la surmédiatisation de propos extrêmes doit nous interpeller.

Aucune ambiguïté n'est possible : notre groupe, comme chacun d'entre nous, ainsi que la très nette majorité de nos concitoyens, refuse tout discours de haine ou d'appel à la haine. Si la démocratie est riche de la pluralité des opinions et que la liberté d'expression reste l'un des droits les plus fondamentaux, elle ne peut s'exercer sans limite lorsqu'elle se manifeste par des propos incitant à la haine raciale et à la discrimination. Nous soutenons donc cette proposition de résolution qui nous donne l'occasion de condamner fermement les dérives, mais aussi, il faut le dire, la complicité insidieuse de certains médias avides de polémiques.

Je tiens à saluer le choix de vouloir mieux faire appliquer le droit en vigueur plutôt que d'inventer une énième infraction pénale. Les instructions de politique pénale du Gouvernement doivent être claires,…

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