Cet amendement, identique à celui de Mme Taurine, est également semblable à celui que vient de soutenir M. Saulignac et qui visait à autoriser les préfets à intervenir sur le PLU en cas de carence d'une commune. Il faut en effet faire attention : l'État est garant à la fois de l'application de la loi et de l'exercice de la solidarité nationale en matière de logement. On peut parler des préfets et de l'État à l'infini, mais si le seul outil à leur disposition est un couteau sans manche, les maires réticents à construire des logements sociaux ou, pire, qui se font élire en promettant qu'ils n'en créeront pas, ne seront jamais sanctionnés.
Vous supprimez un dispositif – la récupération par les préfets du droit de préemption urbain – qui avait prouvé son efficacité. Il est vrai qu'il s'agissait d'une mesure en dernier recours et qui, si on regarde les chiffres, n'a été appliquée qu'assez rarement. Mais il ne faut pas exagérer ! Je connais des villes qui prétendent ne pas pouvoir construire de HLM mais qui, au moment de bâtir un immeuble de bureaux ou de lancer une opération d'accession à la propriété, trouvent toujours des terrains et délivrent des permis de construire.
Ainsi, pour les préfets, le droit de préemption urbain constitue le moyen d'acheter un immeuble pour le reconvertir en HLM ou de se procurer un terrain. Comment voulez-vous que l'État soit fort si vous le désarmez ? Or en supprimant le droit de préemption urbain, vous désarmez l'État et ce n'est pas comme cela que nous ferons appliquer la loi !