En vertu du principe d'autonomie des assemblées, ces mesures ne relèvent pas de la loi mais du règlement intérieur propre à chacune d'entre elles. J'observe que le Bureau de l'Assemblée nationale a instauré la présentation du passe sanitaire dans les conditions de droit commun applicables aux établissements recevant du public pour les visites, les colloques et l'accès aux lieux de restauration, hors restauration collective. L'Assemblée votant la loi, il est normal qu'elle se l'applique à elle-même ; aucune difficulté sur ce point, mais n'insinuons pas le contraire.
En revanche, il serait délicat d'aller plus loin. Nous savons que certains députés ne sont pas vaccinés – il suffit d'écouter leur discours. Faut-il leur interdire l'accès à l'hémicycle et à la délibération ? Car soyons clairs, telle serait la conséquence de cet amendement si nous l'adoptions. Même si je déplore les discours en question, je n'oublie pas que ces députés représentent, eux aussi, le peuple, dont les 5 millions de personnes non vaccinées. C'est pourquoi la constitutionnalité du dispositif présenté dans cet amendement me paraît très fragile. Sur ce fondement, j'en demande le retrait ou, à défaut, j'émets un avis défavorable.