Bien que l'amendement CS655 n'ait plus d'objet, permettez-moi, madame la présidente, de présenter ses justifications.
Je considère que toutes les discussions que nous avons depuis hier sur les services publics trouvent un écho particulier dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Dans ces quartiers, il existe en effet un sentiment global d'abandon ou d'impossibilité de faire valoir ses droits, soit parce que tout est beaucoup trop complexe, soit en raison de difficultés concernant la langue française ou de discriminations. À quoi bon s'inscrire dans telle ou telle orientation scolaire quand on pense qu'on n'a pas d'avenir, dans une politique d'emploi ou de santé puisque, par ailleurs, on est dans l'insécurité, qu'on a dix interlocuteurs différents qui ne se parlent pas entre eux pour accompagner un citoyen ? C'est ce sentiment de délaissement que l'on doit combattre et c'est ce combat que nous avons engagé au mois de novembre dernier avec l'annonce d'un grand plan de mobilisation nationale en faveur des quartiers prioritaires et des habitants.
C'est à ce souci pour les quartiers prioritaires de la politique de la ville que répond cet amendement destiné à mettre en place un référent unique qui pourrait suivre les habitants et les associations dans leurs démarches. On a besoin de quelqu'un qui soit capable d'impulser une dynamique de mise en projet et de relier l'action et les financements. Ce référent aura un pouvoir de décision en lieu et place des administrations et collectivités concernées.
Lors des auditions, j'ai évoqué le problème de la cécité administrative qui empêche de trouver des solutions globales et plus efficaces pour les personnes. C'est l'objectif de cet amendement de trouver des solutions à ce problème. Je travaille à la rédaction d'un autre amendement qui permettrait d'expérimenter une mobilisation citoyenne dans ces quartiers de beaucoup plus grande ampleur.
Il me semblait donc que les amendements CS918 et CS655 étaient complémentaires.