Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du dimanche 16 janvier 2022 à 16h00
Outils de gestion de la crise sanitaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Depuis le 23 mars 2020 et le premier état d'urgence sanitaire, la gestion de la crise a été marquée par des dysfonctionnements à répétition, des dissimulations, un manque de transparence, et par la création d'un mille-feuille normatif incompréhensible. Nous en sommes au douzième texte de gestion de crise et au énième protocole pour les écoles, sans qu'aucun bilan n'ait fait la démonstration de leur efficacité.

Les Français, vaccinés ou non, sont exaspérés, comme l'ont manifesté les personnels de l'éducation, toutes catégories confondues, et les parents d'élèves, dans un mouvement aussi massif qu'historique. Cette alliance inédite illustre le ras-le-bol grandissant dans les écoles contre l'absence de concertation, les injonctions contradictoires, le mépris affiché du ministre de l'éducation nationale, qui n'a pas eu d'autre choix, à quelques mois des élections, que de donner quelques signes d'écoute.

C'est dans ce contexte que vous nous avez présenté ce texte imposant un passe vaccinal. Contrairement à ce que vous assénez, ce passe n'est pas un outil sanitaire, un instrument utile, mais simplement un outil de contrainte, un instrument de communication, comme l'a exprimé, avec tant de délicatesse, le Président de la République.

Pourtant, le seul enjeu qui devrait tous nous animer est la protection des Français face au virus. Pour cela, il faut mettre en œuvre une politique sanitaire efficace et non une politique qui ne cesse de rogner les libertés fondamentales et vous donne toujours plus de pouvoirs.

Pour cela, il faut vacciner le plus grand nombre mais par la conviction, en rassurant et en renforçant la seule démarche efficace qui soit : aller à la rencontre de chaque non vacciné en s'appuyant sur les maires et les acteurs de terrain.

Pour cela, il faut que l'État se fixe des obligations de moyens et des obligations de résultat, y compris au plan international. Augmenter le taux de vaccination partout dans le monde est en effet la meilleure façon de prévenir l'apparition de variants plus transmissibles et plus résistants. Aussi est-il incontournable de lever les brevets sur les vaccins anticovid. En juin dernier, le Président de la République s'y était déclaré favorable, avant de se ranger à la position de la Commission européenne et d'abandonner les négociations. N'avons-nous pas là une preuve de plus que ce n'est pas l'objectif sanitaire qui guide l'action du Gouvernement ?

Si tel était le cas, vous auriez pris des mesures aussi simples que la distribution de masques FFP2, notamment pour les métiers les plus exposés et les personnes les plus fragiles. Vous auriez rétabli la gratuité pour les tests de dépistage.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.