Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du jeudi 20 janvier 2022 à 15h00
Augmentation du salaire minimum — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

L'amendement s'inscrit dans l'esprit de cette proposition de loi, que nous soutenons. Comme l'a rappelé le rapporteur, derrière la question des rémunérations se pose celle de la répartition des richesses. C'est pourquoi l'amendement vise à instaurer, aussi bien dans les entreprises privées que dans les établissements publics, une échelle de salaires allant de un à vingt entre la plus faible rémunération et la plus haute. La croissance des salaires les plus élevés étant plus dynamique que celle des plus bas, cette disposition empêcherait d'augmenter les premiers sans relever les seconds et de dilater la grille salariale.

Je rappelle, pour la petite histoire, que lors de la conférence sur le travail et les salaires qui s'est tenue dans le cadre du Grenelle de mai 1968, les représentants du Conseil national du patronat français (CNPF) avaient pour mission de défendre la grille des salaires sur une échelle de un à vingt, craignant que celle-ci ne se réduise. Ce qui était une revendication patronale en 1968 deviendrait une hérésie pour les libéraux actuels, les salaires pouvant connaître un écart de un à cent cinquante, voire de un à deux cents dans certaines entreprises. Ce gouffre accroît le sentiment d'inégalité dans la mesure où aucun travail ne mérite d'être rémunéré deux cents fois plus qu'un autre.

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