Intervention de Pascal Brindeau

Séance en hémicycle du jeudi 27 janvier 2022 à 15h00
Accord france-qatar relatif au statut des forces — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

Le groupe UDI et indépendants votera en faveur de ce projet de loi autorisant l'approbation de l'accord entre la France et le Qatar relatif au statut de leurs forces militaires. Nous le voterons parce qu'il s'inscrit dans un contexte historique déjà ancien, remontant à 1972, d'amitié et de coopération entre nos deux pays, de relations qui se sont nouées et se développent encore non seulement sur le plan commercial ou militaire, mais aussi sur le plan culturel et éducatif. En tant que président du groupe d'amitié France-Qatar de notre assemblée, je peux témoigner de l'attachement du Qatar au développement de l'éducation et attester de sa volonté de favoriser le système éducatif franco-qatarien dans son territoire.

Certes, de nombreuses critiques, souvent fortes, s'élèvent à l'encontre de ce petit État du golfe Persique envers lequel nous avons un devoir de vigilance. Il serait difficile de qualifier cet État du Golfe de régime démocratique compte tenu de sa construction historique, mais cela n'empêche pas de nourrir des exigences démocratiques en matière de droits de l'homme et de droits des femmes en particulier.

J'aimerais que les collègues qui font part de leur indignation face à la situation qatarienne fassent preuve du même niveau d'exigence dans les relations de coopération que la France noue avec d'autres pays – je pense notamment aux autres États du golfe Persique. En effet, quel pays, à part le Qatar, a mis fin à la kafala, système qui permet à l'employeur de conserver les documents d'état civil et le passeport d'un travailleur étranger pour s'assurer qu'il ne quitte pas le pays ? Aucun autre État du Golfe ne l'a, à ce jour, supprimée. Quel autre État du Golfe a, au sein de l'équivalent du Parlement – la Choura –, instauré un système électif ? Aucun.

Si nous pouvons regretter que, parmi les vingt-huit candidates en lice lors des premières élections, une seule ait été élue, c'est malgré tout le signe de l'appropriation, y compris par la société qatarienne, de ce fait démocratique qu'il est de notre devoir d'encourager – en espérant qu'il essaimera dans les autres États du golfe Persique, ce qui n'est pas encore le cas.

Quant à la Coupe du monde de football qui se déroulera au Qatar en décembre, nous pouvons évidemment nous demander si, d'un point de vue environnemental, il était pertinent de confier son organisation à un État situé dans une région où les conditions climatiques ne sont pas appropriées à un tel événement.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.