Vous nous avez parlé de formation initiale et il se trouve qu'au cours de l'élaboration de mon rapport spécial sur la fonction publique, j'ai eu le plaisir de rencontrer M. Patrick Gérard, nouveau directeur de l'École nationale d'administration, l'ENA. Comment envisagez-vous de travailler avec lui ? Nous avons tous dans l'idée que l'exemplarité est un bon moyen de porter des valeurs et des savoir être, et la mission de réforme dont M. Gérard a été chargé, pour casser un peu le moule de l'énarque en vue de former des hauts fonctionnaires qui ne soient pas tous formatés, participe aussi de la transformation du service public.
De même, la mobilité est un aspect que je trouve important pour les agents publics, aussi bien à l'intérieur de la fonction publique, qui compte trois versants dont les cloisons sont un peu trop étanches aujourd'hui, qu'à l'extérieur. J'ai déjeuné récemment avec le colonel de gendarmerie de mon département, qui m'a fait part d'une expérimentation de la direction des ressources humaines de la gendarmerie que je trouve très intéressante. Ils envoient leurs futurs cadres dirigeants respirer un peu, au cours de leur carrière, dans de grandes entreprises françaises, Renault, Sopra Steria…, ce qui leur permet à la fois d'acquérir de nouvelles compétences, notamment managériales, et surtout de confirmer leur engagement au service du public dans leur administration. Une telle expérimentation est-elle selon vous reproductible ?