Monsieur le Premier ministre, vous l'avez dit, la décision que Vladimir Poutine a prise de reconnaître hier soir les républiques de Donetsk et de Lougansk est inacceptable et dangereuse. Elle intervient après de nombreux pourparlers visant, depuis 2014, à appliquer les accords de Minsk, pour faire respecter un cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie et créer un statut spécial pour le Donbass.
Certes, nous sommes assis sur un baril de poudre. Cependant, les sanctions contre la Russie ne changeront pas le cours des choses, non plus que la dramatisation de la menace par l'administration américaine. Les sanctions sont contre-productives, car elles stimulent l'ultranationalisme que promeut le président Poutine.
Le secrétaire général des Nations unies a appelé hier au règlement pacifique du conflit, conformément à la résolution 2202 (2015). Nous partageons pleinement cet objectif de paix. C'est pourquoi nous vous appelons d'urgence à œuvrer, en lien avec le Parlement, pour que se tienne, sous l'égide des Nations unies, une conférence diplomatique large, visant à définir tous les points de tension et à négocier une solution pour chacun.
En décembre dernier, Moscou proposait d'arrêter l'expansion de l'OTAN et d'interdire le déploiement de certains missiles à l'est de l'Europe. En effet, l'OTAN constitue le point de crispation central. Or nous considérons qu'il est grand temps d'en finir avec cette alliance anachronique.
La proposition russe forme une base de discussion réaliste, à la condition d'intégrer aux négociations la lutte contre l'ingérence russe en Géorgie, en Crimée et au Donbass. Il faut dépasser les intérêts nationaux pour parvenir à la paix.
La France sera-t-elle à l'initiative de cette grande conférence que les communistes appellent de leurs vœux ? Donnons une chance à la paix : c'est la voie singulière que doivent suivre la France et l'Union européenne.