Intervention de Véronique Louwagie

Séance en hémicycle du jeudi 25 janvier 2018 à 15h00
État au service d'une société de confiance — Après l'article 30

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

Tous ces amendements sont relatifs à l'agriculture ; ils ont pour objet de simplifier un certain nombre de dispositions. Je citerai quelques thèmes, pour montrer qu'il est vraiment nécessaire d'harmoniser et de simplifier les textes applicables.

L'article 311-2-2 du code rural et de la pêche maritime, par exemple, est relatif à l'inventaire des vergers ; or ces inventaires n'existent plus dans la loi : ils relèvent désormais du domaine réglementaire. Nous proposons donc, par l'amendement no 245 , d'abroger cet article pour mettre à jour le code.

De la même manière, par l'amendement no 247 , nous proposons de supprimer la nécessité d'avoir recours à un décret pour la publication du barème annuel de la valeur des terres agricoles. Il s'agit, dans un souci de pragmatisme, d'en revenir à la situation antérieure, plus proche de la réalité du terrain.

Par l'amendement no 248 , nous proposons d'articuler les compétences de deux entités en Corse, l'Office du développement agricole et rural de Corse et la Commission départementale d'orientation de l'agriculture. Aujourd'hui, un seul organisme intervient. Il s'agit d'une modification à droit constant.

L'amendement no 249 vise à fermer le statut d'associé d'exploitation aux nouveaux entrants à compter du 1er janvier 2019. Ce statut très complexe et confidentiel n'est en effet quasiment plus utilisé. Il n'est plus employé que pour pallier la durée limitée de la qualité d'aide familial depuis 2006, statut lui aussi en forte perte de vitesse. Ces deux statuts – aide familial et associé d'exploitation – ne rassemblaient pas plus de 3 000 personnes en 2016 – c'est dire leur faiblesse.

L'amendement no 250 tend à étendre à la métropole un cas de refus d'autorisation d'exploiter, qui est pour l'instant spécifique à l'outre-mer. Ce cas de refus d'exploitation est lié au respect des critères du schéma directeur régional des exploitations agricoles.

L'amendement no 251 vise à renforcer la sanction pécuniaire prévue par le code rural et de la pêche en matière de fraude au contrôle des structures, afin de faciliter la mobilisation des directions départementales des territoires quant au suivi des dossiers concernés.

L'amendement no 252 a pour objet de transférer un article relatif au conditionnement des paiements de base de la PAC depuis le chapitre relatif aux limitations au droit de produire, qui serait en conséquence supprimé, vers le chapitre relatif au financement des exploitations agricoles.

Par l'amendement no 253 , nous proposons de réécrire l'article L. 341-1 du code rural et de la pêche maritime afin de tenir compte de la disparition des contrats d'agriculture durable et des contrats territoriaux d'exploitation.

L'amendement no 255 est relatif à la suppression des locations annuelles renouvelables, jugées trop complexes, et qui ne sont quasiment plus utilisées. Elles sont devenues inutiles compte tenu de certaines adaptations et évolutions législatives.

L'amendement no 254 vise à supprimer la base légale de la commission paritaire nationale des baux ruraux créée en 1976. Bien que cette commission ne soit plus constituée depuis un certain nombre d'années déjà, elle figure toujours dans les textes.

L'amendement no 256 tend à faciliter la résiliation du bail par le preneur. C'est une suggestion importante, qui mériterait d'être reprise dans la future loi sur l'agriculture. Aujourd'hui, sauf cas particulier, un préavis d'au moins un an est prévu uniquement si le fermier a atteint l'âge de la retraite. Par cet amendement, nous proposons de généraliser ce préavis d'un an à tous les fermiers, afin de fluidifier les relations entre les fermiers et les bailleurs, et d'éviter qu'un exploitant soit forcé d'exploiter un terrain dont il ne peut – ou ne veut – plus assumer la charge.

L'amendement no 258 vise à fixer une surface maximale en cas de reprise par le bailleur en vue de construire une maison. En l'état actuel du droit, cette surface maximale est déterminée par des centaines d'arrêtés préfectoraux ; aux termes de cet amendement, elle serait fixée par un unique arrêté du ministre de l'agriculture. Cela permettrait d'unifier, au niveau national, cette surface.

J'en viens à l'amendement no 263 , sur lequel je voudrais m'attarder un peu. Il vise à ratifier quatre ordonnances prises sur le fondement de la loi du 13 octobre 2014 d'avenir pour l'agriculture. Ces ordonnances n'ont toujours pas été ratifiées : il faut vraiment, dans les cas où nous habilitons le Gouvernement à agir par voie d'ordonnances, que celles-ci soient présentées au Parlement pour ratification dans les délais. C'est un dispositif prévu pour aller vite : de ce point de vue, il ne fonctionne pas bien.

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