… et qu'il convient dès lors de faire primer la stabilité des textes.
Nous apportons une clarification concernant la gestion des eaux pluviales en la rattachant explicitement à la compétence assainissement. En cela, nous ne faisons que confirmer l'état du droit, mais nous prenons également acte d'une réalité constatée dans de nombreux territoires qui assurent la collecte des eaux usées et des eaux pluviales dans un réseau unique. Pour ceux disposant de réseaux séparés, il ne nous semble pas envisageable, à ce stade, de laisser aux communes la seule gestion des eaux pluviales, qui représente aussi un enjeu en termes d'investissement, tel que les communes pourraient avoir des difficultés à l'assumer seules. En tout état de cause, nous ne pouvions laisser planer un doute sur les responsabilités des uns et des autres ; cette solution nous a semblé adaptée.
Sur la gestion des eaux pluviales et de ruissellement, nous ne sommes qu'au début du chemin. Si nous vous proposons de clarifier du point de vue juridique l'exercice de cette compétence, des questions subsistent quant aux financements rattachés à ce jour au budget général des communes. Si, demain, les eaux pluviales pourront être financées de la même façon par le budget général des établissements publics de coopération intercommunale, les EPCI, ou par les recettes liées à la compétence assainissement, ou encore, en l'état du droit, par la taxe GEMAPI – gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations – , nous avons bien conscience du fait que l'ensemble des recettes générées sont et seront loin de couvrir les besoins d'investissement. Il faut ouvrir le débat sur ce sujet, auquel seront notamment consacrées les assises de l'eau, en avril 2018.
Nous ne pouvons pas continuer à faire l'autruche sur ce sujet délicat mais incontournable. Ce n'est pas en niant le droit aujourd'hui applicable en l'état que nous trouverons une solution rassérénante pour l'avenir. C'est la raison pour laquelle nous vous proposons de dresser un état du droit concernant la compétence eaux pluviales et ruissellement et de nous emparer, au cours des mois qui viennent, de la question des financements du cycle de l'eau.
Enfin, la proposition de loi, complétée par les travaux de la commission, maintient les syndicats ne comptant pas plus de deux EPCI – au lieu de trois. La stabilité des coopérations territoriales existantes sera donc assurée, qu'elles regroupent des communautés de communes ou des communautés d'agglomération. Cet assouplissement permet de ne pas défaire pour refaire ce qui fonctionne déjà sur le terrain.
Voilà, mes chers collègues, les éléments du compromis que nous vous proposons, conformément à nos engagements : le respect du cadre de la loi NOTRe, un outil politique de minorité de blocage au niveau local, des modes de gestion différenciés des compétences selon les opportunités pour les EPCI, de la souplesse pour ne pas déconstruire des structures existantes et pérennes.
Voilà, mes chers collègues, ce qui nous semble être un bon compromis.