Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du jeudi 1er février 2018 à 21h30
Récépissé de contrôle d'identité — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

L'adoption de la motion de rejet préalable sera un mauvais signal adressé aux jeunes gens et aux dirigeants d'associations qui sont venus nous trouver et nous ont convaincus de la justesse de cette idée, défendue par mon camarade Éric Coquerel avec tant de conviction.

Je voudrais rappeler une nouvelle fois que nous ne parlons pas de délinquants ni de bandes organisées, mais de gens qui, du fait de leur couleur de peau ou de leur apparence, sont contrôlés indûment ! Dans plus de 97 % des cas, ils retournent ensuite vaquer à leurs activités, après avoir perdu du temps, marqués par le sentiment d'avoir subi une discrimination, non pas parce qu'ils ont été contrôlés, mais parce qu'ils le sont plusieurs fois par jour – quatre à cinq fois par jour pour certains. Prenez-le par le bout que vous voulez, ces procédés restent offensants !

Permettez-moi de vous le dire, vous enverrez là également un mauvais signal aux policiers et aux gendarmes, qui pourraient s'intéresser à notre débat, car ils ont été opposés les uns aux autres de manière très fallacieuse ! Comme il est faible, l'État qui mène des politiques pusillanimes et dont la main tremble au moment de donner des ordres ! Les policiers et les gendarmes sont confrontés à des injonctions paradoxales : d'un côté, on multiplie les contrôles et les injonctions de toutes sortes ; de l'autre on leur présente des demandes non moins comminatoires de résultats, de chiffres, de contrôles et d'enregistrements de délits dont on connaît les auteurs. Vous le savez aussi bien que moi.

Je m'adresse à présent à ceux d'entre nous qui sont parents. On a tous eu à la maison un adolescent un peu turbulent. S'il n'est pas de la bonne couleur, ses parents craignent chaque jour qu'il réagisse mal à la demande d'un policier, souvent à peine plus âgé que lui. Tout cela n'est pas bon. L'ordre doit consister à donner des consignes claires ; c'est à cette condition qu'elles seront exécutées. Notre collègue ancien gendarme m'approuvera sans doute. Le devoir et l'honneur des fonctionnaires d'autorité est de servir et d'obéir, à condition que les consignes soient claires.

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