Vous évoquez l'exonération de la taxe d'habitation et vous en appelez à la solidarité intergénérationnelle pour justifier vos mesures. Mais ces arguments ne sauraient convaincre les retraités que vos décisions sont pertinentes et justes.
Notre système de retraites reste fondé sur la répartition, et la solidarité intergénérationnelle a déjà joué pour ceux qui sont actuellement à la retraite. L'exonération de la taxe d'habitation est sans effet pour beaucoup d'entre eux : ils ne seront pas concernés parce qu'ils sont déjà exonérés. À cela s'ajoute, pour tous ceux qui supportent l'impôt sur le revenu, le profond sentiment d'injustice que suscite l'application de cet impôt à la partie de leur revenu dont ils n'ont pas réellement disposé, puisqu'il est déjà prélevé par la CSG. Et je vous rappelle que la part de CSG déductible reste plus faible pour les retraités que pour les actifs, ce qui est tout à fait inadmissible dans le contexte de forte hausse de la CSG, insuffisamment compensée pour les retraités.
À cela s'ajoutent d'autres mesures pénalisantes. Je pense à la hausse du prix des carburants et de l'énergie, et à la baisse de l'APL – l'aide personnalisée au logement – , qui affectent non seulement les ménages les plus modestes mais également les territoires ruraux, une fois de plus négligés.