Les marchands de sommeil opèrent au sein d'une économie illégale, qui repose sur l'exploitation de la misère, portant ainsi atteinte à la dignité humaine. Cette situation est un enjeu majeur, puisque le parc de logements privés indignes en France s'évaluerait à plus de 400 000 logements.
En outre, malgré les 40 milliards d'euros de dépenses publiques annuelles dans la politique du logement, notre pays compte encore 4 millions de mal-logés, 4 millions de personnes vivant dans un logement insalubre, ou qui ne sont pas certaines de pouvoir payer leur loyer à la fin du mois. Je comprends donc absolument les préoccupations de l'auteur de cette proposition de loi, M. Stéphane Peu, car, élu d'Île-de-France, il est directement confronté aux 180 000 logements privés indignes qui existent dans cette région.
Toutefois, ce problème n'est pas seulement propre à l'Île-de-France, ou aux zones urbaines ou périurbaines, puisqu'il touche également de nombreuses communes et collectivités en secteur rural. En effet, nous avons tous recueilli, dans nos circonscriptions, des témoignages sur cette misère humaine. C'est le cas par exemple dans ma circonscription, à Toulouse même, et dans les communes de la périphérie. Ce n'est pas Mickaël Nogal, élu de la Haute-Garonne et de Toulouse, qui dira le contraire.
J'ai utilisé à dessein l'expression de « misère humaine », car nous devons garder à l'esprit qu'il s'agit de personnes qui se retrouvent coincées dans des pavillons divisés, dans des immeubles ou des locaux insalubres, en ruine, ou parfois même dans des combles, des caves ou des sous-sols. Ces situations sont tout d'abord dangereuses d'un point de vue humain et coûteuses pour notre société. Mais, surtout, elles sont tout simplement inacceptables dans la patrie des droits de l'homme et du citoyen, qui plus est cinquième puissance économique mondiale et moteur européen.