Je souhaite la bienvenue à M. Arnaud Leroy dans une salle qu'il connaît parfaitement. Notre ancien collègue est la parfaite illustration du fait que l'ancien monde, parfois décrit comme une horreur, a pu être autre chose, notamment un lieu de travail fructueux : M. Leroy a été à l'Assemblée un des nombreux parlementaires qui ont contribué à la réussite de la transition énergétique, grâce à l'adoption de mesures et de textes qui ont compté. « Osons la mer », écrivait-il en titre de son rapport de mai 2013 ; j'ai envie de dire aujourd'hui : « Osons l'ADEME ».
Les trois questions que je veux vous poser aujourd'hui, Monsieur Leroy, ne portent pas sur votre profil, qui ne saurait être mis en question, mais sur les futures orientations de l'ADEME. La première question a trait au gaspillage alimentaire : en la matière, chacun se rappelle le travail mené par notre collègue M. Guillaume Garot, qui visait à fournir des outils et une stratégie pour lutter contre ce phénomène. Un document de l'ADEME de mai 2016 rappelle ce que représente le gaspillage alimentaire dans notre pays, avec des chiffres qui font froid dans le dos, puisqu'il s'agit de 18 % de la production alimentaire, de 16 milliards d'euros et de 15 millions de tonnes équivalent pétrole de CO2 : comme on le voit, il y a là un enjeu important. Quels moyens comptez-vous mettre en oeuvre pour contribuer à réduire le gaspillage alimentaire ?
Ma deuxième question concerne le Fonds « chaleur ». Les retours de terrain que nous avons mettent en avant le décalage entre le budget alloué et le portefeuille de projets réellement engagés. Il y a, en la matière, une attente très forte, confortée par la promesse présidentielle de doubler ce fonds. J'aimerais savoir comment vous allez vous y prendre pour assurer cette trajectoire. En ce qui nous concerne, nous croyons au gaz renouvelable, mais estimons nécessaire de recourir au Fonds « déchets » pour valoriser cette ressource.
Ma troisième et dernière question concerne les ambitions et les orientations de l'ADEME. Comme chacun le sait, il faut se donner les moyens de ses ambitions. Cependant, un rapport de la Cour des comptes de mars 2017 préconise une amélioration de la gestion de l'agence : de quelle manière comptez-vous répondre à ses remarques, et pensez-vous avoir les moyens humains nécessaires pour le faire ? Par ailleurs, comment allez-vous assurer la phase de budgétisation engagée dans le cadre du projet de loi de finances pour 2018, et comment pensez-vous continuer à « capter » l'argent nécessaire pour mettre en oeuvre l'ensemble des orientations que vous avez évoquées ?