Je le crois car je suis plus optimiste que Stéphane Peu et que les tribunes qui paraissent dans les journaux. Je crois à un quelque chose qui résiste en l'homme, comme un grain de sable, vissé à l'âme : le désir de justice, la soif de vérité. Ce n'est pas un texte de plus qui va désespérer les Denis Robert, les Antoine Deltour, les Stéphanie Gibaud… Il y a toujours dans ces combats une part d'inconscience. Heureusement, ils partent dans l'ignorance des mille obstacles qu'il faudra surmonter, sinon ils ne s'engageraient pas. Il faut une part de naïveté pour affronter pareils mastodontes.
La vraie question n'est donc pas de savoir si ces affaires pourront encore sortir. C'est non pas à eux mais à nous que la question est posée : y a-t-il quelque chose qui résiste en nous ? Un désir de justice ? Une soif de vérité ? De quel côté vous situez-vous ? Qui encouragez-vous ? Les mastodontes de la finance, les Goliath des multinationales ou les justes qui se tiennent droits et seuls ? Malheureusement, je connais la réponse d'avance parce que cela fait neuf mois que nous entendons ce discours : l'argent avant les gens ; pour l'argent, c'est tout de suite, pour les gens, on verra plus tard.
Vous répondrez aussi l'Europe, l'Europe, l'Europe. Mais, précisément, de quel côté se situe l'Europe, l'Europe officielle, celle de Jean-Claude Juncker ? Elle se place du côté des Goliath, elle leur offre une directive sur mesure, aux petits oignons. C'est cette Europe-là qui suscite la méfiance, voire la colère.
Si vous voulez sauver l'Europe, si vous voulez vraiment la sauver, sauvez-la d'elle-même, sauvez-la de ses dérives et de ses travers. Dites-lui non, tout de suite, à cette Europe des lobbies !
Je vous invite à désobéir, à désobéir très concrètement, à désobéir dès maintenant.