Dans le même esprit, il s'agit d'offrir une contrepartie aux citoyens, en l'occurrence aux journalistes, et de faciliter leur accès aux entreprises, afin qu'ils puissent aller discuter avec les salariés, que l'entreprise ne soit pas une zone interdite.
Je prendrai un exemple personnel. En dix ans de journalisme local à Amiens, je n'ai pas pu accéder une seule fois à l'usine Goodyear, le principal employeur de ma région. Pas une seule fois je n'ai pu aller voir les ouvriers travaillant sur le Banbury, dont on me décrivait les fumées toxiques qu'ils respiraient, ou constater l'état de délabrement dans lequel se trouvaient les locaux. Pas une seule fois je n'y ai été autorisé. À chaque fois, il a fallu s'arrêter au local du comité d'entreprise, une banale table en formica où l'on prend un café dans des gobelets en plastique, à la lumière d'un néon. C'est à peu près tout ce que l'on voit des entreprises.
Il est problématique que les journalistes ne puissent pas accéder facilement à l'endroit où les hommes et les femmes de notre pays passent une bonne part de leur existence.