« Le chemin est long du projet à la chose », disait Molière. Les défenseurs du projet de canal Seine-Nord Europe, dont je me fais cet après-midi le porte-parole, ont intégré cette citation depuis bien longtemps, je dirais même depuis trop longtemps.
Future troisième colonne vertébrale de la région des Hauts-de-France après le rail et l'autoroute, le canal sera un véritable vecteur d'aménagement du territoire et de développement économique pour le Grand Nord de la France, qui en a bien besoin. Mon collègue Guy Bricout et moi-même nous le disons souvent, c'est probablement le seul projet qui fasse briller les yeux des habitants de nos territoires et leur redonne de l'espoir.
Le projet de loi d'orientation des mobilités, très attendu par les professionnels des différents secteurs du transport et par les élus locaux, mais aussi, bien entendu, par nos concitoyens, devra consacrer à ce projet une place digne de ce nom. Après avoir été annoncé pour le premier semestre 2018, son examen a été, semble-t-il, reporté à la rentrée, en septembre ou en octobre. Ce n'est pas une bonne nouvelle, mais je forme le voeu que ce temps soit mis à profit, d'une part, pour lever les derniers points en discussion entre l'État et les collectivités et, d'autre part, bien sûr, pour finaliser un accord global.
L'Europe est au rendez-vous, madame la secrétaire d'État. Une rencontre récente avec des représentants de la Commission européenne, organisée à l'initiative de Xavier Bertrand, nous l'a d'ailleurs une nouvelle fois confirmé.
Les collectivités sont au rendez-vous : elles ont pris plus que leur part, que ce soit sur le plan financier ou en termes d'actions sur le terrain. Les entreprises sont au rendez-vous, certaines d'entre elles ayant commencé à s'installer à proximité des futures plates-formes multimodales. Les parlementaires sont au rendez-vous. J'ai ainsi créé un groupe des « Députés du Canal », qui rassemble des députés de différentes tendances, et un groupe similaire a été lancé au Sénat.
Je vous pose trois questions simples, madame la secrétaire d'État : premièrement, pouvez-vous nous confirmer que l'État sera bien, lui aussi, au rendez-vous ? Deuxièmement, quelle place le canal Seine-Nord Europe occupera-t-il dans le futur projet de loi d'orientation des mobilités ? Troisièmement, à quel moment ce texte sera-t-il examiné dans cet hémicycle ?