La Seine-Saint-Denis, promise à la médaille d'or des infrastructures au moment du dépôt du dossier de la candidature de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024, ne va-t-elle finalement obtenir qu'une médaille en chocolat ? Ce département, déjà grand oublié de la République, sera-t-il, une fois de plus, le dindon de la farce dans un dossier capital pour son aménagement et son devenir ? Le « 93 » n'aura-t-il été qu'un alibi social destiné à faire joli pour séduire le Comité international olympique ?
Le rapport de l'Inspection générale des finances – IGF – , qui a été remis à l'État et vient d'être rendu public, laisse craindre un tel scénario. En effet, les préconisations de l'IGF concentrent sur la Seine-Saint-Denis les économies à réaliser pour rester dans les clous budgétaires. Le temps manque ici pour énumérer toutes les pistes évoquées, mais certaines cristallisent particulièrement les inquiétudes.
C'est le cas du centre nautique olympique, qui doit voir le jour face au Stade de France. Les rapporteurs vont jusqu'à suggérer d'en faire une piscine provisoire, alors que la Seine-Saint-Denis compte un nombre record de jeunes ne sachant pas nager, et manque cruellement d'équipements.
De même, les rapporteurs suggèrent de raboter à l'avance l'héritage des Jeux olympiques du côté de Dugny, Le Bourget et La Courneuve, là où sera édifié le village des médias. Ils proposent de diviser par trois le nombre de logements qui seront livrés après l'événement et de supprimer une liaison, longtemps attendue, entre la ville de La Courneuve et son parc paysager, qui en est actuellement séparé par une autoroute qui empêche les Courneuviens d'y accéder.
Ce rapport sacrifie à une pure logique comptable l'ambition du projet Paris 2024 et ne prend pas en compte le post-olympisme, l'héritage des Jeux olympiques pour les habitants de ce département. Le Gouvernement, madame la ministre des sports… Pardon, madame la secrétaire d'État : vous n'êtes ni ministre des sports ni ministre des transports…