Ce texte est un modèle d'hypocrisie et d'esthétique juridique. Véritablement, on nous fait prendre des vessies pour des lanternes : alors que toute la structure juridique du texte l'oriente vers la forme d'une société anonyme, alors qu'il est dit, établi, que la règle sera celle du code de commerce, on ouvre la SNCF d'une manière inéluctable, non seulement à la concurrence, mais aussi à une privatisation dont on ne peut mesurer aujourd'hui – car cela est impossible – ni l'étendue, ni les conséquences.
Derrière ce qui se passe, et que l'on essaie de signaler, sans être entendu, parce qu'il y a d'un côté les bonnes raisons et de l'autre des craintes justifiées, humaines, on voit la logique financière et l'ultralibéralisme européen qui se mettent en place. Inéluctablement, celui-ci fera triompher la loi du marché sur la loi de l'homme.
On n'y échappera pas. On nous le vend avec des explications techniques, statistiques, mathématiques. On nous expose la dette. Mais tout de même, à qui devons-nous cette dette ? Est-ce qu'un jour, les responsables, les dirigeants auront des comptes à rendre ?