En réalité, vous ferez de la SNCF une entreprise comme les autres, obéissant avant tout à des impératifs de rentabilité financière à court terme, et ce dans un secteur, le transport ferroviaire, où il convient de réfléchir à moyen et à long terme dans l'intérêt général, à commencer par l'intérêt supérieur du climat et de l'écologie.
À quoi bon garder des actions de l'État, nous direz-vous dans quelques années, dans une entreprise qui, au fond, fonctionne comme une autre, quel que soit d'ailleurs le niveau de la concurrence qu'elle affronte ? Vous nous ferez le même coup qu'avec les entreprises précitées et, dans les mois à venir, avec le groupe Aéroports de Paris – ADP – ou toute autre entreprise : vous vendrez à l'encan les actions au privé. Et personne n'y verra le moindre problème puisque l'entreprise sera devenue, vis-à-vis de ses salariés comme des usagers, une entreprise comme les autres.
Nous sommes d'autant plus à l'aise pour critiquer l'ouverture à la concurrence que, contrairement à d'autres groupes ou membres de partis de gouvernement ici présents, nous nous y sommes toujours opposés. Cette ouverture induit inévitablement la future privatisation de la SNCF. Dès lors, la rentabilité financière se fera sur les dos des salariés ; d'où votre décision de changer le statut des cheminots. L'article 1er forme donc un tout, qui est le coeur de votre réforme. C'est pourquoi nous nous y opposons.