Après les lignes nationales, vous nous proposez d'ouvrir les lignes régionales à la concurrence. Cette nouvelle discussion nous conduit à aborder la question à nos yeux décisive du maillage de notre territoire et de la façon dont nous voulons l'aménager.
Il appartiendra désormais aux régions de décider elles-mêmes quelles lignes elles veulent garder, l'État renonçant à son rôle de garant de l'unité du territoire national, un des outils essentiels de l'égalité républicaine. La question de la fracture territoriale continuera de se poser à grande échelle, et les régions qui en auront les moyens pourront continuer à assurer des services ferroviaires dès lors que les équilibres financiers le permettront. En revanche, les régions pauvres ou en quête d'économies seront tentées de supprimer des tronçons jugés non rentables.
Personne n'est dupe : aujourd'hui, la contrainte financière se fait de plus en plus pressante sur les collectivités et elle est programmée pour s'accentuer dans les temps qui viennent.
Sur la question des petites lignes, il s'agirait de jouer franc jeu. Un amendement discuté lundi soir qui proposait d'inscrire dans la loi le maintien des lignes les moins fréquentées a été rejeté. L'inquiétude est donc légitime. 9 000 kilomètres de lignes seraient menacés. Nous sommes donc tous concernés, et nous voulons que Jean-Pierre Pernaut puisse continuer à annoncer de bonnes nouvelles à nos concitoyennes et concitoyens des territoires.