M. Houbron a évoqué l'article 8 de la convention européenne des droits de l'homme. Or il y a un vrai débat, très intéressant, sur la lecture de cet article et sur la conception que nous avons, les uns et les autres, des conventions internationales. M. Houbron et l'ensemble du groupe macroniste considèrent que l'article 8 de la CEDH consacre le droit à une vie familiale normale. C'est vrai. Mais cet article donne aussi aux États nations la possibilité de restreindre le bénéfice du droit à une vie familiale normale pour des motifs tenant à la sécurité publique ou même au bien-être économique du pays. C'est écrit expressis verbis à l'article 8 de la CEDH !
On voit bien les deux conceptions qui se détachent. Pour le groupe macroniste et pour ceux que j'ai qualifiés, hier à la tribune, d'« immigrationnistes », il existe une sorte de droit absolu à l'immigration familiale. Pour nous, il faut mettre en balance, d'une part, le droit des migrants, et d'autre part, le droit de la nation à faire respecter ses capacités d'accueil et d'intégration.
Au fond, cette petite incise est assez significative, non seulement de nos approches différentes du droit international, mais surtout de nos conceptions très différentes des politiques d'immigration.