L'article 5 prévoit de nombreux rabotages des droits des demandeurs d'asile, comme ceux que mes collègues ont cités précédemment, regardant les délais de dépôt ou l'information, qui sera faite non plus par courrier, mais « par tout moyen ». Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une méconnaissance des réalités de la part du Gouvernement et de la majorité ; je crois qu'au contraire, ils les connaissent fort bien. Ici, la volonté n'est pas de coller à la réalité, mais d'accélérer les procédures pour moins bien traiter et mieux expulser. Je constate d'ailleurs un certain art de l'usage de la novlangue et de l'oxymore dans le martèlement des mots « humanité » et « efficacité », comme s'il s'agissait de concepts de marketing.
La vérité, c'est que cet article vise à faire en sorte que la plupart des demandes d'asile soient désormais examinées en procédure accélérée.