C'est la moindre des choses que nous devons à ces personnes qui fuient leur pays.
Madame Le Pen, monsieur Pajot et messieurs les autres élus du Front national, je vous demande d'aller un jour, comme je l'ai fait, rencontrer quelqu'un qui, parti d'Érythrée, il y a cinq ans, car il y était menacé – sa famille avait été décimée – , a traversé le Soudan, pour arriver en Libye et tenter quatre fois de traverser la Méditerranée, sur les rafiots que vous connaissez.
Par deux fois il a été sauvé, avant d'arriver en Italie et de traverser les Alpes pendant l'hiver. Vous rendez-vous compte de ce que représentent 90 jours pour cette personne, complètement déstructurée, fatiguée, psychologiquement atteinte ?
Ce délai n'est pas un abus, qui compromettrait l'équilibre démographique de la France !