Je suis dubitative concernant la vidéo-audience, car les auditions ont montré des divergences d'approche. Pour les personnes enfermées ou éloignées géographiquement, cela peut être justifié, d'autant plus si l'on apporte des garanties sur la qualité, comme il a été décidé en commission sur proposition de notre groupe.
Toutefois, il ne faudrait pas négliger l'importance du contact humain. Il est parfois nécessaire de voir une personne, de la regarder dans les yeux, et non à travers un écran, pour ressentir sa vérité, ses non-dits fondamentaux, son angoisse éventuellement.
J'évoquerai juste une expérience : étant au Rwanda avec Médecins sans frontières, j'ai vu des parents arriver avec leur enfant mort dans les bras, sans aucune émotion sur le visage – rien. Ils étaient juste sidérés. Il y a des émotions que l'on ne peut pas exprimer et que l'on ne peut faire passer que par une relation de confiance – j'insiste sur ce mot – , d'homme à homme, de personne à personne. Il faudrait au moins la présence d'un interprète sur place pour qu'il y ait une figure rassurante et que l'audience ne se tienne pas si l'interprète n'est pas là. Je soutiendrai les amendements en ce sens.