Madame la secrétaire d'État, je voudrais vous interroger sur l'avenir du centre hospitalier Louis Jaillon à Saint-Claude dans le Jura, sur la fermeture de son service de maternité et sur le démantèlement de son unité de chirurgie, remplacée par un service de chirurgie ambulatoire.
L'année dernière, ce service de maternité a vu 320 naissances. Mais il y a cinq ans, il en avait vu 500 ! Cela signifie que l'on a organisé, au fil des années, sa fermeture programmée de ce service. Parce qu'il n'y avait pas suffisamment de médecins, le suivi des parturientes se faisait au fil de l'eau : elles n'avaient jamais avec le même interlocuteur médical.
Cette décision n'est absolument pas adaptée aux problématiques du Jura. Il faudrait prendre en compte les conditions de déplacement en montagne : les patients sont contraints à deux heures de trajet pour se rendre à l'hôpital de Lons-le-Saunier, ce qui représente, vous en conviendrez, un danger pour les parturientes. Les conséquences en matière de santé publique sont donc dramatiques – parlez-en aux Jurassiens !
Au-delà des risques encourus, je m'interroge sur le coût engendré par ces nombreux transferts et sur la surmobilisation des services de secours du département qui en découle – bien sûr, je sais que ce n'est pas le même budget et que ce ne sont pas les mêmes financements.
En outre, l'hôpital de Saint-Claude représente 380 emplois et se positionne comme le premier employeur de la ville. C'est donc un pan entier de l'économie de ce territoire qui se trouve fragilisé par cette fermeture.
Élue de terrain, je suis on ne peut plus consciente de la nécessité d'assurer la continuité des services publics de proximité dans les territoires ruraux, et je vous demande de nous apporter une solution individualisée et adaptée face à cet enjeu.