Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 15 mai 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Situation des établissements scolaires en seine-saint-denis

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale :

Merci, madame la députée, de cette question très importante.

J'apprécie tout particulièrement ce que vous avez dit en commençant : il faut toujours rappeler qu'il existe en Seine-Saint-Denis un service public de l'éducation nationale qui obtient de beaux résultats. On insiste souvent sur les défaillances, et je vais bien sûr y venir, mais il faut toujours commencer par dire que, pour la grande majorité des élèves, ce service public fonctionne et produit des résultats. C'est ainsi que, par exemple, le taux d'accès à l'enseignement supérieur en Seine-Saint-Denis est plus élevé que la moyenne nationale. Il faut toujours souligner cette réalité positive pour créer un cercle vertueux de la confiance.

Par ailleurs, il faut regarder les problèmes en face – et des problèmes, il y en a, à commencer par les violences que vous avez mentionnées. Il est exact qu'il faut absolument y remédier, sous peine d'aboutir à une dégradation générale, y compris du point de vue pédagogique pour les élèves. La diminution de la présence en cours, par exemple, est très néfaste.

L'État y consacre beaucoup de moyens et d'attention. Je voudrais rappeler ce qui est fait en la matière avant de dessiner quelques perspectives pour le futur.

Il y a aujourd'hui 600 agents affectés dans les équipes mobiles de sécurité – EMS. J'ai souvenir d'en avoir parlé avec vous, madame la députée, au moment où le dispositif a été créé. Dans l'académie de Créteil, ils sont 63 cette année scolaire, contre 46 l'année dernière. Les EMS sont chargées de sécuriser la situation dans les établissements, en faisant de la prévention, mais aussi en rassurant lorsqu'il y a des incidents. Nous savons qu'elles sont très efficaces. Leur relation avec les forces de l'ordre est constante. Nous devons donc toujours les renforcer, quantitativement et qualitativement ; c'est ce que nous faisons pour la rentrée prochaine, comme le montre le chiffre que je viens de vous donner.

Il y a aussi en France 500 assistants de prévention et de sécurité, dont 50 dans l'académie de Créteil. Ils reçoivent une formation spécifique et sont affectés, pour leur part, au sein même des établissements sensibles. Ils mènent des actions éducatives de prévention et sont présents aux côtés des EMS en cas de crise grave dans l'établissement.

S'agissant des outils, les chefs d'établissement et directeurs d'école, les circonscriptions, les directeurs des services départementaux de l'éducation nationale et les rectorats ont été dotés d'une application que nous appelons « Faits établissement » : elle sécurise les signalements d'événements graves, dont elle assure la traçabilité et permet l'analyse d'ensemble et de détail. Elle nous permet d'être plus réactifs face aux demandes d'accompagnement. Personnellement, je lis chaque soir l'ensemble des incidents ainsi signalés.

L'objectif est de disposer d'un pilotage de la sécurité, qui passe par le renforcement dont j'ai parlé mais également par des politiques de vie scolaire à l'intérieur de chaque établissement, afin d'aller à la racine des problèmes de violence que nous rencontrons, et par la coopération avec les forces de police et de justice pour éviter tous les troubles émanant de l'extérieur.

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